En attendant la publication de ma liste des meilleurs albums de l’année (environ 280 cette fois-ci), et comme à chaque année, j’ai compilé mes pistes préférées de 2012. Voici donc la liste, arrangée selon l’ordre dans lequel elles s’écoutent le mieux, et non en ordre croissant ou décroissant de préférence. On peut l’écouter au complet, ou à la pièce en cliquant sur le lien approprié. Quelques critères:
- Pas plus d’une plage par artiste.
- Elle doit avoir été publiée en 2012.
- Le tout ne doit pas dépasser 80 minutes.
Voici donc.
1. Todd Terje – Inspector Norse
Ce n’est pas un secret: j’aime le space-disco, j’aime les synthétiseurs analogiques, j’aime les arrangements scintillants et les progressions optimistes. Je passe ici un agréable moment.
2. Lindstrøm – Vōs-sākō-rv
Mon amour pour la musique électronique, bien que présent depuis l’enfance alors que mon père me faisait écouter l’oeuvre d’Isao Tomita, s’est véritablement développé entre 2006 et 2008. En 2006 sortait la compilation It’s a Feedelity Affair de Lindstrøm, sur laquelle figurait l’agréable construction I Feel Space (et on s’entend, le simple a une magnifique couverture). En 2008 sortait Where You Go I Go Too. Ce fut mon album de l’année, et la pièce-titre, à 28m59s, demeure la plus longue jamais mise sur mon mix annuel. J’ai écouté cette pièce pendant plus de 30 heures de ma vie. M’enfin, j’arrive à la pièce de cette année. Lindstrøm m’avait fortement déçu par la suite, avec un album médiocre abec Christabelle (s’il se prenait pour Moroder avec Donna Summer, c’est raté), puis, encore en 2012, avec le pas si bon Six Cups of Rebel (qui croupit dans les bas-fonds de mon classement annuel). Il s’est repris avec Smalhans, cependant, avec brio. C’est pas de faut de le voir comme un retour aux sources, c’est fichûment bien ficelé, et même si ça ne dure que 5 minutes, un pizzicato arpéggié, ça rafraîchit drôlement bien.
3. Grimes – Oblivion
Jusqu’à l’écoute de GY!BE (j’y reviendrai plus bas), incontestablement ma pièce de l’année. L’album est candidat pour mon album de l’année avec des formidables titres comme Genesis, Colours of Moonlight, la New Orderesque Symphonia IX et Nightmusic, mais j’y vais avec la famille: Oblivion, c’est tout ce que l’on peut espérer de la démocratisation des moyens de production musicale. Une habile construction, des sons revendiqués ça et là pêle-mêle, et un dénouement subversif.
4. Cinnamon Chasers – Hyperwaves
Harvey’s, tu connais mes goûts. Mon amour pour les Kinks est légendaire, tout comme mon amour de l’italo-disco (à la Laser Dance et Rockets, dont Daft Punk était sûrement fan fini). Quand le fils de Dave Davies des Kinks fait de l’italo-disco, les chances sont que j’aime. Et j’aime. Une base solide, bien construite, à laquelle se joint tardivement une simple et jolie mélodie, ça me fait craquer.
5. Azealia Banks – 1991
Quand j’aime le hip hop, j’aime passionnément. Depuis 2005, je me réveille au son de Talkin’ Honky Blues de Buck 65 (un mélange de country, blues, folk et hip hop – une recette perdante sur toute la ligne… sauf au bout). En tout cas, j’avais pas aimé la version que Banks avait fait de Slow Hands d’Interpol, mais j’ai été intrigué par 1991, qui combine un rap compétent sur un incroyable travail de production. Inspiré du R&B du début des années 1990, avec un échantillonnage savant et une progression digne des plus grands. Une de mes 5 pièces hip hop favorites à vie. Si seulement ses pairs pouvaient s’en inspirer.
6. Qualité Motel – Je vous salue Marie (avec Karim Ouellet)
Autre candidat à l’album de l’année. Les gars de Misteur Valaire ont sorti Friterday Night, que j’ai adoré, en 2007, mais le titre de leur suivant album, Golden Bombay, m’a plus fait sourire que son contenu. Qu’importe: Qualité Motel, c’est la pop à son meilleur. Non seulement peuvent-ils composer de longues pièces progressives, ils sont en plus capables de composer des chansons pop de première qualité. Avec Karim Ouellet, c’est presque épique.
7. Chrome Canyon – Elemental Themes
Je n’ai pas réussi à trouver cette pièce, malheureusement. Un mélange de Jean-Jacques Perrey, Vangelis, John Zorn, The Final Countdown d’Europe et de la chanson-thème de Rahan, c’est difficile de faire mieux. Si vous voulez écouter un autre extrait à la place, c’est ici.
8. Tame Impala – Elephant
Fin du disco. C’est gras, c’est sale, ça a la voix de John Lennon, ça a les cheveux longs, ça fait du blues avec un B3, ça sait utiliser des filtres, et ça a la meilleure ligne de synthé de l’année. Ça révolutionne pas la musique, mais quelle cadence. Fans de Queens of the Stone Age et Black Keys, si vous avez manqué ça, venez-vous en.
9. Godspeed You! Black Emperor – Mladic
Bon, mon amour pour Godspeed est vieux de toujours, et j’ai souvent dit que 5m30s dans Antennas to Heaven est l’un des grands moments de l’histoire de la musique. Ça a marqué mon adolescence, mais après 10 ans, je pensais que les boys et la girl avaient perdu la touche (quoique l’excursion Pas Chic Chic fut fort agréable). 20 minutes d’écoute plus tard, après Mladic, quelques dents en moins après m’être fait frapper par l’autobus GY!BE, je me suis ravisé. Jamais ils ont été aussi méchants, aussi violents, aussi dans ma face qu’ils le sont ici. Des pans de murs de guitare, un moteur montant en cinquième, des accents perses, ce n’est pas seulement le GY!BE des vieux jours, c’est encore mieux. Et les petits bonjours en rajoutent une couche, aux trois quarts de la pièce, avec rien de moins que le riff de l’année pour terminer l’affaire en beauté. Puis, les casseroles rentrent. Vous connaissez ma position sur la contestation contre de la hausse des frais de scolarité universitaires (je suis en faveur d’une participation citoyenne accrue, mais je suis profondément désolé et attristé que ce soit pour une si futile cause alors que nous avons tellement de projets citoyens plus utiles et nécessaires), mais après s’être fait frapper par un autobus, c’est une dernière claque bienvenue. Du grand, du très grand art.
10. Adam Cohen – Like A Man
On se calme. J’ai réalisé mon fantasme de voir Leonard Cohen jouer devant mes yeux cette année, et le père a offert son meilleur disque en 20 ans. Son fils, cependant, a pondu la meilleure chanson d’un Cohen en 2012. Toute simple, cyniquement romantique, bien arrangée, de la chanson fort respectable.
11. Neil Young – For the Love of Man
Le vieux bonhomme est pas fini. Driftin’ Back est un nouveau monument, mais j’ai opté pour un Young plus zen. J’aime mieux Young dans sa grande sensibilité que dans sa grande révolte, je suppose. Des douces voix supportant le frêle chant de Young, une simple mélodie et des accents de synthétiseurs forment l’une des plus belles chansons de l’année.
J’en profite aussi pour mousser trois très bonne reprises récentes de Neil Young, Into the Black par Chromatics, Harvest Moon par Poolside et encore Harvest Moon par Teen Daze.
12. Piano Magic – You Don’t Need To Tell Me
Pas trouvable sur YouTube ça non plus, mais en audio oui. J’aime Mercury Rev, et je retrouve ici la même optimiste naïveté légèrement inconfortable, mais à laquelle je veux croire. Une jolie petite pièce.
13. Beach House – Wishes
De la nostalgie en conserve, certes, mais encore faut-il que ce soit bon. Ici, ce l’est. Être en âge d’aller à un bal de finissants de secondaire, j’insisterais sur cette pièce.
14. The Bad Plus – Pound for Pound
Leur gimmick est bon, mais j’aime de plus en plus leurs pièces originales. Je parle souvent de construction, de modulation, d’assemblage d’éléments dans une pièce, et à part Azealia Banks, c’est peut-être la pièce la plus savamment assemblée de l’année, quoique dans un registre complètement différent.
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